Avec les smartphones et les tablettes, un deuxième écran s’est installé à côté du poste. Les chaîne y ajoutent des infos. Le téléspectateur y donne son avis… sur Twitter notamment.

43 % de « télénautes »
Ordinateurs portables, smartphones, tablettes… lorsqu’ils regardent la télé, 43 % des internautes utilisent un « second écran » pour chercher de l’info sur le programme visionné (Institut CSA-NPA Conseil). C’est cette possibilité-là de « télévision enrichie » que se disputent aujourd’hui start-up du Web et chaînes historiques. On les comprend : ces « télénautes » impliqués, jeunes et de plus en plus nombreux (la France compte déjà 23,8 millions de personnes équipées d’un smartphone et 4,3 millions d’utilisateurs de tablettes, selon Médiamétrie), constituent une cible de choix pour les annonceurs.
Mais un second écran face à la télé, concrètement, ça sert à quoi ? Principalement à commenter (et échanger) sur les réseaux sociaux ce qu’on voit à la télé. Mais pas seulement ! Grâce à des systèmes de reconnaissance sonore, des applications offrent en temps réel des infos relatives aux émissions visionnées : lancé par M6, Devant ma TV envoie ainsi, lorsque vous regardez Top chef, les recettes testées par les candidats. Prévu prochainement en France, Zeebox peut afficher la filmographie d’une actrice qui apparaît à l’écran ou les statistiques d’un athlète qui vient de battre un record… Pratique, mais la véritable révolution reste à venir. « Quand les producteurs intégreront le second écran dès le développement de leurs programmes, de nouvelles manières de raconter des histoires et de faire de la télé émergeront », prédit Thibault Celier, de l’agence de conseil Novedia. Des séries policières avec, pourquoi pas, des indices planqués dans son téléphone portable… On a hâte !
2000 tweets par seconde
L’émission Danse avec les stars (TF1) a beau s’agiter sur des vieux airs de cha-cha-cha et de tango, elle n’en est pas moins hyper connectée. Twitter, Facebook… pour fidéliser les fans et attirer de nouveaux publics, ses producteurs ont largement investi les réseaux sociaux, où de plus en plus d’internautes causent télé. Sur l’immense plateau où est enregistré le « prime », trois personnes sont exclusivement attachées à surveiller le Web. Pour accéder à leur planque, en surplomb de la piste de danse, il faut passer derrière les caméras puis emprunter deux petites échelles. Des ordinateurs, des graphiques, des statistiques… Les geeks qui travaillent là peuvent savoir à tout moment ce qui se dit sur Twitter à propos des candidats, des jurés, des danseurs et si ce brouhaha couronne ou décapite. Une mine d’infos pour les producteurs, qui peuvent ajuster leur émission en fonction de ces réactions très spontanées…
Pour les téléspectateurs, par contre, l’intérêt de cette télé commentée, ou « social TV », est encore modeste. Après chaque prestation des danseurs, deux tweets passent à l’antenne — souvent de gentils encouragements. Et, en fin d’émission, une courte chronique revient sur ce qui s’est dit sur les réseaux sociaux et transmet les questions des internautes aux stars… « Il faut séduire les utilisateurs de Twitter sans perdre les autres, qui sont encore largement majoritaires, explique Cyril Garnier, directeur de MyTF1. On expérimente progressivement, mais la télévision reste une grosse machine, au rythme très calibré. Pas facile d’y injecter beaucoup d’interaction ! » En attendant, les internautes rivalisent toujours plus d’esprit, notamment pour commenter les divertissements type télé-réalité et les fictions. Le 12 août dernier, les téléspectateurs du monde entier ont découvert en direct que la cérémonie de clôture des JO de Londres leur avait réservé une petite surprise : un concert exclusif des Spice Girls… Résultat : un record de deux mille tweets par seconde !