Comparés à leurs voisins, les candidats français sont à la traîne lorsqu’il s’agit d’utiliser les réseaux sociaux pour chercher du travail, révèle l’étude Randstad Award 2015 parue lundi. En effet, seulement 34% des Français utilisent les réseaux sociaux pour chercher un travail. La France se place bien en dessous de la moyenne (49 %) des 23 pays étudiés, et se place dans le peloton de queue du classement de l’étude en compagnie de l’Australie (34 %) et du Japon (26 %).
«Les chiffres d’usage du numérique sont à prendre avec des pincettes, d’une manière générale, car ils dépendent de l’angle et de la méthode choisis», prévient Xavier de Mazenod, éditeur de Zevillage.net, site de référence sur les nouvelles formes de travail. Néanmoins, ces chiffres viennent confirmer une tendance déjà révélée par une étude de la Commission européenne portant sur l’usage d’Internet, et publiée en février: les Français ont le taux d’utilisation des réseaux sociaux le moins élevé de l’Union européenne (UE). Ainsi, seuls 46 % des internautes français utilisent les réseaux sociaux, soit le taux «le plus faible de tous les pays de l’UE» où la moyenne s’établit à 58 %. Ce taux atteint 69 % au Danemark qui apparaît comme le pays le plus engagé.
«Cette exception française s’explique en partie du point de vue culturel», explique Randstad, acteur mondial sur le marché des ressources humaines. Faut-il y voir une méfiance des Français à l’égard des outils digitaux qui pourraient dévoiler leur vie privée au plus grand nombre? Selon Patrice Duchemin, sociologue de la consommation et rédacteur d’oeilbylaser, observatoire de la consommation, «cela n’a rien à voir avec la vie privée. La preuve la plupart des Français sont d’accord avec la loi sur le renseignement». Pour le sociologue, également intervenant au Celsa et à l’Iscom, «nous avons, en France, une tradition du contact et de l’échange oral. Nous disposons par ailleurs d’un système lexical riche, difficile à réduire sur les réseaux sociaux. Enfin, nous magnons le second degré et il est compliqué de le transmettre sur les réseaux sociaux».
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